Contexte – Principes généraux
La Fondation du Rein (FdR) et l’AFM-Téléthon, en collaboration avec l’Association pour l’Information et la Recherche sur les maladies rénales Génétiques (AIRG-France), soutiennent la recherche sur les thérapies innovantes comme la thérapie cellulaire et/ou génique et la pharmacogénétique des maladies rénales.
Ce domaine de recherche nécessite le plus souvent des collaborations entre des groupes experts en néphrologie et des groupes experts en thérapie génique et/ou cellulaire et/ou en pharmacogénétique. En conséquence, la FdR, l’AFM-Téléthon et l’AIRG-France souhaitent soutenir la création ou le développement de réseaux bi- ou multipartenaires dans ce domaine.
De nombreux travaux expérimentaux ont permis récemment de valider l’intérêt de la thérapie cellulaire et génique en néphrologie, en particulier, mais pas exclusivement, dans les néphropathies d’origine génétique. L’association d’équipes ayant une expertise dans les maladies rénales et d’équipes expertes dans le domaine de la thérapie génique et/ou cellulaire pourrait être particulièrement fructueuse.
Cet appel d’offre de la FdR, de l’AFM-Téléthon et de l’AIRG-France vise à financer la recherche sur la thérapie cellulaire et/ou génique et/ou la pharmacogénétique des maladies rénales. Cet appel d’offre peut concerner des équipes autonomes ou des associations complémentaires d’équipes de recherche. Les projets doivent être construits autour de programmes de recherche et de développement de thérapies cellulaire ou génique ou de pharmacogénétique au stade de l’expérimentation animale ou clinique humaine.
Dotation
Chacun des projets sélectionnés pourra être subventionné jusqu’à 120 000 € par an sur trois années.
Thèmes de recherche
Ces projets doivent porter sur :
- la mise au point de cellules génétiquement ou pharmacologiquement modifiées, ou non modifiées, pour des thérapies cellulaires de maladies rénales, ex vivo ou in vivo ;
- la mise au point et le développement de voies et stratégies d’administration ;
- la thérapie génique (transfert de gènes, interventions sur les gènes et leurs messagers, modifications épigénétiques…) ;
- la pharmacogénétique (molécules pharmacologiques ciblant un gène, un transcrit ou une protéine anormale dans le but de modifier l’expression du gène et/ou de la protéine d’intérêt) ;
- la mise au point et le développement de voies et stratégies d’administration ;
- les études précliniques et les études cliniques pilotes de thérapie cellulaire ou génique de maladies rénales.
Les membres d’équipe de recherche bénéficiant, au moment de la clôture de l’appel d’offre, d’un financement pluriannuel en 2016-2017 de la Fondation du Rein ne peuvent postuler.
Critères d’attribution
Le porteur de projet devra être un chercheur ou un enseignant-chercheur statutaire (universitaire, hospitalo-universitaire, ou employé d’un EPST) travaillant dans un laboratoire public de France ou d’un pays francophone européen.
Les demandes seront évaluées par un comité de pilotage composé d’experts internationaux, de membres du conseil scientifique de la Fondation du Rein et de membres du conseil scientifique de l’AFM-Téléthon. Un comité sera chargé du suivi des études précliniques et cliniques.
Les projets d’études cliniques devront s’accompagner de l’avis favorable du CPP à la date de soumission.
Un rapport d’avancée des travaux devra être fourni chaque année, conditionnant le versement de chaque tranche annuelle du financement.
La lauréate 2014-2017 est le :
Pr. Dominique Farge-Bancel (Médecine Interne, Maladies auto-immunes et Pathologie Vasculaire UH04, Hôpital Saint-Louis, AP-HP et Inserm UMRS 1160 “Alloimmunité – Autoimmunité – Transplantation”, Université Paris 7, Paris, et Centre constitutif pour la Thérapie cellulaire et maladies autoimmunes du Centre national de référence pour les vascularites nécrosantes et sclérodermies systémiques) : “Traitement du lupus érythémateux systémique, avec atteinte rénale, sévère réfractaire par injection de cellules souches mésenchymateuses allogéniques-msc dérivées de la moelle osseuse de donneurs sains”
Ce projet propose, par une étude pilote de phase I-II, d’analyser la tolérance de l’administration de Cellules Souches Mésenchymateuses allogéniques produites à partir de la moelle osseuse de donneurs sains pour traiter 20 patients atteints de lupus érythémateux disséminé sévère et réfractaire au traitement standard, avec atteinte rénale. Il s’agit d’évaluer pour la première fois en Europe :
- la faisabilité de l’administration de Cellules Souches Mésenchymateuses allogéniques pour traiter les lupus érythémateux disséminé sévères ou rapidement progressifs et réfractaires aux traitements classiques par cyclophosphamide (Endoxan®) préalable, mycophénolate mofétil (CellCept®), ou anticorps monoclonaux anti-CD20 (rituximab ou MabThera ®), seuls ou associés aux corticoïdes (capacité à obtenir un greffon allogénique dans la famille répondant aux critères de spécifications requis) ;
- la tolérance à plus de trois mois après injection, en l’absence notamment de pathologies malignes, et en tenant compte de la morbidité observée et de la survie globale des patients jusqu’à 2 ans après l’inclusion ;
- la réponse clinique observée et l’efficacité sur l’évolutivité du lupus : trois, six, neuf et douze mois après la procédure, en évaluant les scores d’activité de la maladie, la qualité de vie, les comorbidités et la dose quotidienne requise de corticoïdes ;
- l’action immunomodulatrice sur des critères biologiques de routine tous les trois mois pendant la période de suivi et par un phénotypage et une analyse de la production cytokinique spécifiques à la recherche avant le début du traitement, puis après un mois et trois mois.
Pour les années 2012 et 2013,
le lauréat était le Dr. Emmanuel Richard (Inserm UMRS 1035, Université de Bordeaux Segalen, Bordeaux) pour le projet « Vers un traitement de l’hyperoxalurie primaire par la thérapie génique ?«
Pour les années antérieures, ont également été récompensés le Dr. Andreas Schedl (Université de Nice) pour un projet qui visait à « mettre au point une thérapie cellulaire utilisant des cellules souches glomérulaires rénales potentiellement utilisables chez des patients ayant des altérations importantes du filtre glomérulaire« , et le Pr. Dil Sahali (Hôpital Henri-Mondor, Créteil, AP-HP, et Centre national de référence sur le syndrome néphrotique acquis) pour un projet qui visait à « mettre au point une thérapie génique ciblée chez des patients souffrant d’un syndrome néphrotique acquis responsable d’une fuite urinaire de protéines. »