Le prix de la Fondation du Rein a été créé à l’occasion de la Journée Mondiale du Rein. Ce fut le premier prix de recherche créé par la Fondation du Rein. Doté d’une somme de 20 000€, il est destiné à récompenser des candidat(e)s de la Francophonie, qui contribuent de manière remarquable à l’avancée des connaissances, à l’animation de la recherche et au rayonnement international de la néphrologie francophone. Depuis 2014, ce prix prestigieux n’est attribué que tous les deux ans.

Lauréats 2022-2023 du Prix de la Fondation du Rein

Pour le Prix de la Fondation du Rein 2022-2023, le jury a récompensé pour la deuxième fois deux lauréats qu’il n’a pas pu départager. Ce prix prestigieux couronne deux carrières exemplaires internationales.

Pr Christophe Legendre (CHU Necker-Enfants-Malades, Service de Néphrologie-transplantation rénale adultes, AP-HP) pour sa contribution exceptionnelle dans le développement des indications de la prise en charge des patients pouvant bénéficier d’une greffe rénale, en particulier pour les transplantations avec donneur vivant et dons croisés.

Le Pr Christophe Legendre est un homme de challenges. Après quelques années à l’hôpital Necker, où il est l’adjoint du Pr Henri Kreis, il part à l’Hôpital Saint-Louis  où il devient très jeune le chef du service de néphrologie et transplantation à 40 ans. Il revient quelques années plus tard à Necker, où il développe considérablement l’activité de greffe rénale qui passe d’une cinquantaine par an à très vite 150 à 200 greffes chaque année. Ses collaborateurs, alors en première ligne, se souviennent encore de ce raz-de-marée de transplantations !

C’est un homme de challenges, aussi parce qu’il n’a eu de cesse de pousser les limites en utilisant des greffons dits « marginaux », en développant des stratégies de greffes chez des patients immunisés. Ces stratégies étaient clairement visionnaires, car elles sont maintenant devenues la règle dans toutes les équipes de transplantation.

Déployant toute son énergie dans l’activité clinique et dans la recherche clinique, il a aussi su faciliter l’épanouissement scientifique de ses collaborateurs, pour générer finalement une équipe parmi les plus productives au monde sur la thématique de la recherche en transplantation rénale. Mentor exceptionnel, nombre de ses anciens élèves sont maintenant Professeurs des universités :  Moglie Le Quintrec, Julien Zuber, Alexandre Loupy, Guillaume Canaud, Renaud Snanoudj, Dany Anglicheau …

Pr Sophie de Seigneux (Hôpitaux Universitaires de Genève) pour ses recherches qui ont permis de mieux définir le rôle du stress oxydant et de la protéinurie dans la progression de la maladie rénale. Plus récemment, ses travaux ont montré que des altérations du métabolisme des cellules tubulaires rénales ont un rôle majeur dans la progression de la maladie rénale, et sur les complications systémiques de la pathologie.

Le Pr Sophie de Seigneux, née à Genève où elle a fait ses études de médecine et trois ans d’internat en médecine, commence une carrière de recherche fondamentale en partant au Danemark dans le laboratoire du Pr Soeren Nielsen, où elle accomplira son MD-PhD sur les altérations du transport rénale en conditions pathologiques. Elle se spécialise en néphrologie clinique à son retour à Genève et sera également formée à Paris dans le service du Pr Pierre Ronco à l’Hôpital Tenon, dont elle sera chef de clinique en 2008.

De retour en Suisse, elle monte son propre laboratoire de recherche sur la pathophysiologie de la progression de la maladie rénale, et prend la chefferie du Service de Néphrologie et Hypertension de Genève en 2021, après avoir été nommée professeur ordinaire. Elle reçoit plusieurs prix pour ses recherches, dont le prix Stern Gattiker en 2020, qui récompense l’exemplarité d’une carrière féminine  médicale.

Ses recherches ont mené à mieux définir le rôle du stress oxydants et de la protéinurie dans la progression de la maladie rénale. Plus récemment, ses travaux ont montré que des altérations du métabolisme des cellules tubulaires rénales ont un rôle majeur dans la progression de la maladie rénale, ainsi que sur les complications systémiques de la pathologie. Ses différents travaux, publiés dans les meilleurs journaux de Néphrologie ainsi que dans Nature Metabolism, définissent des pistes thérapeutiques importantes pour freiner la progression de la maladie rénale et ses complications.

Lauréats 2019 du Prix de la Fondation du Rein

Pour le Prix de la Fondation du Rein 2019, le jury a récompensé pour la première fois deux lauréats qu’il n’a pas pu départager. Ce prix prestigieux couronne deux carrières exemplaires internationales.

Pr Pierre-Louis Tharaux (Equipe de Pathologies rénales vasculaires, PARCC – Paris-Centre de recherche Cardio-vasculaire – U970, Hôpital Européen Georges Pompidou, AP-HP) qui a découvert des mécanismes fondamentaux impliqués dans la progression de l’insuffisance rénale en particulier dans des maladies auto-immunes à l’origine d’une glomérulonéphrite.

Le Pr Pierre-Louis Tharaux est Directeur de Recherche à l’INSERM, il dirige une équipe de chercheurs et de médecins néphrologues au PARCC, le Centre de Recherche Cardiovasculaire de Paris à l’Hôpital Européen Georges Pompidou. 

Néphrologue après des études à la Faculté de Médecine Paris Descartes et un Internat à Paris, Pierre-Louis Tharaux a soutenu une thèse en Biologie et Physiologie de l’Université Pierre et Marie Curie sous la direction du Pr Jean-Claude Dussaule. Il a poursuivi ses travaux sur les mécanismes de la fibrose rénale et vasculaire de l’hypertension artérielle à l’Université de Duke aux Etats-Unis et découvert un mécanisme impliqué dans le rejet de greffe.  A son retour à Paris dans l’Unité Inserm de l’hôpital Tenon dirigée par le Pr Pierre Ronco, Pierre-Louis Tharaux a publié la première preuve qu’une molécule d’origine vasculaire aggrave les lésions rénales et vasculaires causées par une maladie génétique grave du globule rouge, la drépanocytose. Cette découverte a été reçue comme un nouveau paradigme pour la drépanocytose et suscite des essais cliniques thérapeutiques près de dix ans plus tard. 

Depuis et en parallèle, l’équipe de Pierre-Louis Tharaux a travaillé à comprendre et à bloquer les mécanismes conduisant à la destruction des structures rénales indispensables à la filtration du sang en urine, les glomérules. En effet, cette destruction est à l’origine du syndrome néphrotique et trop souvent parfois d’insuffisance rénale. Ces travaux ont été couronnés de succès avec la découverte de mécanismes fondamentaux impliqués dans la progression de l’insuffisance rénale en particulier dans les maladies auto-immunes causant une inflammation des glomérules, les glomérulonéphrites. 

Ces découvertes ont donné à l’équipe de Pierre-Louis Tharaux une reconnaissance internationale par la communauté scientifique ainsi que par le Conseil Européen de la Recherche (ERC) et l’Académie Nationale de Médecine.  

Ses travaux les plus récents visent à développer des nouveaux traitements des formes graves des maladies glomérulaires inflammatoires.

Dr Gérard Lambeau (Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire, UMR7275 CNRS et Université Côte-d’Azur, Sophia Antipolis) qui a contribué à la découverte de d’auto-antigènes, PLA2R1 et THSD7A, cibles majeures de la glomérulonéphrite extramembraneuse chez l’adulte.

Le Pr Gérard Lambeau a contribué de façon déterminante à la découverte de deux autoantigènes, PLA2R1 et THSD7A, cibles majeurs de la glomérulonéphrite extramembraneuse (GEM) chez l’adulte, une maladie autoimmune rénale rare mais grave. Ces cibles étaient recherchées depuis plus de 50 ans.

Ces travaux ont conduit au développement rapide de nouveaux tests immunologiques permettant un meilleur diagnostic, pronostic et traitement des patients atteints de GEM. Ils permettent aussi de fournir de nouvelles bases moléculaires des causes de la maladie et de sa physiopathologie. 

Ces travaux illustrent aussi comment une recherche académique peut rapidement devenir translationnelle et résoudre une question médicale au profit des patients.

Le Prix de la Fondation du Rein 2015-2016 a été attribué au Pr Renato Monteiro. Il lui a ét remis lors du 10ème gala de la Fondation du Rein qui a eu lieu le mercredi 9 mars 2016 au Théâtre des Champs-Elysées à Paris.

Le Pr Renato Monteiro est à la fois le directeur du Centre de recherche sur l’inflammation (Inserm U1149 & Cnrs ERL8252) à l’hôpital Bichat, AP-HP, Paris, expert de l’ITMO « Physiopathologie, Métabolisme et Nutrition » – AVIESAN, Vice-Président du Conseil scientifique de l’UFR de Médecine Paris Diderot, Coordinateur du Laboratoire d’excellence INFLAMEX, et Membre du “Steering Comittee of International IgA Nephropathy Network. Son sujet de prédilection est l’étude de la physiopathologie de la maladie de Berger ou néphropathie à IgA. Ce prix prestigieux couronne une carrière exemplaire internationale.

Pour le Prix de la Fondation du Rein 2013-2014, pour la première fois depuis la création de ce prix, le jury a récompensé une seule candidate dont le parcours scientifique est exceptionnel. Le Dr Geneviève Nguyen travaille à la fois dans l’unité INSERM 1050 et dans l’unité 7241 du CNRS au Collège de France (Paris). Elle a découvert le récepteur de la (pro)rénine qui joue un rôle prépondérant dans l’insuffisance rénale chronique et l’hypertension artérielle. Ce prix prestigieux couronne une carrière exemplaire ; il lui a été remis le 9 octobre 2013 à la Cité des Congrès à Nantes à l’occasion de la réunion commune de la Société de Néphrologie et de la Société Francophone de Dialyse.

Laissons le Dr Geneviève Nguyen expliquer elle-même ses travaux :
« L’insuffisance rénale chronique et l’hypertension artérielle sont deux maladies étroitement liées. En effet, l’hypertension artérielle non traitée endommage les reins, provoquant une rétention de sel et d’eau qui elle même entrainera une aggravation de l’hypertension, entretenant ainsi un cercle vicieux. La pression artérielle dépend du volume sanguin contenu dans les vaisseaux et du tonus vasculaire.

Ces deux paramètres sont étroitement contrôlés par le système rénine-angiotensine qui a une action directe sur le tonus vasculaire et sur le volume sanguin en contrôlant l’élimination journalière d’eau et de sel par le rein.

J’ai découvert une nouvelle protéine du système rénine-angiotensine appelée Récepteur de la (Pro)Rénine qui amplifie l’activité du système rénine-angiotensine. Ce récepteur est particulièrement abondant dans le rein et sa synthèse augmente en conditions pathologiques. Il pourrait représenter une nouvelle cible thérapeutique. Nos travaux actuels ont pour but de disséquer les mécanismes moléculaires d’action de ce récepteur, en utilisant des souris génétiquement modifiées et des cellules de peau de patients porteurs d’une mutation sur le gène de ce récepteur, reprogrammées en cellules pluripotentes induites et qui pourront être redifférenciées en cellules rénales. »

En 2012, ont été récompensés le Dr Véronique Frémeaux-Bacchi (Paris) pour sa contribution dans le démembrement de la physiopathologie du syndrome urémique et hémolytique atypique et pour l’étude des glomérulopathies à dépôts de C3, ainsi que le Dr Dominique Eladari (Paris) pour ses travaux sur le démembrement des mécanismes du transport rénal du chlorure de sodium et sur l’étude de la plasticité du néphron distal et ses maladies afférentes.

Pr Pascal Houillier
Président du Conseil Scientifique

Pr Pascal Houillier
Président du Conseil Scientifique

Dr Véronique Frémeaux-Bacchi
Prix de la Fondation du Rein 2012

Dr Dominique Eladari
Prix de la Fondation du Rein 2012

En octobre 2011, le Prix de la Fondation du Rein a été attribué à Eric Honoré (Institut de Pharmacologie moléculaire et cellulaire – CNRS – UMR 6097 de Sophia-Antipolis) et Fabiola Terzi (INSERM U845 « Mécanismes et stratégies thérapeutiques des néphropathies chroniques », Centre de Recherche « Croissance et Signalisation », Hôpital Necker, Paris).

Pr Michel Godin
Président de la Fondation du Rein

Dr Fabiola Terzi

Pr Pascal Houillier Président de la Commission scientifique de la Société de Néphrologie

Dr Eric Honoré

En 2010, le Prix de la Fondation du Rein a été attribué au Pr. Pascal Houillier (Hôpital européen Georges Pompidou, Paris) pour ses travaux de physiopathologie sur le métabolisme phosphocalcique et les acidoses rénales et au Pr. Ziad Massy (Amiens) pour ses travaux sur les mécanismes physiopathologiques de l’urémie et ses conséquences cardiovasculaires.

En 2009, ce prix a également été partagé entre deux lauréats : Olivier Devuyst de Louvain (Belgique) pour l’étude des mécanismes de transport impliqués dans une série de maladies tubulaires rénales héréditaires, et Andreas Schedl (Université de Nice – Sophia-Antipolis) pour l’étude des mécanismes cellulaires qui conduisent au développement du rein.

En 2008, il a été partagé entre le Dr. Emmanuelle Plaisier (Paris) pour la description originale des maladies rénales génétiques relatives aux mutations de la chaîne α1 du collagène IV et Nassim Kamar (Toulouse) pour ses études sur l’infection par le virus de l’hépatite E chez les malades transplantés.