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Lauréats des prix et subventions de recherche 2024
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Les prix et subventions de recherche pour l’année 2024 ont été remis par le Pr Pierre-Louis Tharaux, Président du Conseil scientifique de la Fondation du Rein, lors du Congrès annuel de la Société francophone de Néphrologie, Dialyse et Transplantation (SFNDT) à Bordeaux le 2 octobre 2024, en présence du Pr Christian Combe, Président de la Fondation du Rein et Président de ce congrès.
Ce prix de recherche sur la maladie rénale chronique bénéficie d’un don généreux de la famille du Pr Michel Olmer à sa mémoire. La Fondation du Rein tient à remercier son épouse Hélène et ses trois filles, Nathalie, Agnès et Béatrice, qui ont offert le capital de deux associations créées par le Pr Olmer pour la création de ce prix.
Le lauréat du Prix « Michel Olmer » 2024 est :
Pr Jean-Michel HALIMI (CHU de Tours, Inserm U 1327, Université de Tours) : “Mesure et ciblage de l’activation de la voie purinergique dans les microangiopathies thrombotiques (MAT) pour le diagnostic et la protection rénale”
Les microangiopathies thrombotiques (MAT) sont des maladies rares et graves dont le pronostic rénal est péjoratif. Par ailleurs, il n’y a pas de traitement pour 90 % des patients car les mécanismes de la MAT restent mal connus à ce jour.
Au cours des MAT, l’endothélium qui borde les vaisseaux sanguins est lésé et, active les récepteurs purinergiques (P2X, P2Y) et leurs voies de signalisation. Ces lésions de l’endothélium entrainent une ischémie des organes, parfois fatale. A ce jour, l’implication des voies purinergiques n’a jamais été étudiée. Leur mode d’activation et leur valeur comme marqueur pronostique ou comme cible thérapeutique n’ont pas été évalués chez les sujets ayant une MAT, quelle qu’en soit la cause.
L’équipe a récemment identifié le rôle important du récepteur P2Y11 dans un autre modèle d’ischémie d’organe et a montré que les récepteurs proinflammatoires P2X4 et P2X7 entrainent la libération de microvésicules qui peuvent jouer un rôle dans l’ischémie d’organes. Ils pourraient constituer de nouveaux biomarqueurs au cours des MAT.
Le projet a pour but d’identifier l’implication exacte de l’activation de ces récepteurs purinergiques afin de proposer une protection d’organes à tous les patients ayant une MAT, quelle qu’en soit la cause.
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Lauréats des prix et subventions de recherche 2022-2023
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Ce prix de recherche sur la maladie rénale chronique bénéficie d’un don généreux de la famille du Pr Michel Olmer à sa mémoire. La Fondation du Rein tient à remercier son épouse Hélène et ses trois filles, Nathalie, Agnès et Béatrice, qui ont offert le capital de deux associations créées par le Pr Olmer pour la création de ce prix.
Le lauréat du Prix « Michel Olmer » 2022-2023 est :
Dr Solène LAVILLE (Service de pharmacologie clinique, Pharmaco-épidémiologie, CHU Amiens Picardie et Laboratoire MP3CV – UPJV) : “Le magnésium joue-t-il un rôle dans les maladies cardio-vasculaires chez les patients ayant une maladie rénale chronique dans la cohorte CKD-REIN ?”
Le magnésium est impliqué dans une multitude de processus physiologiques essentiels. Le magnésium dans le sérum se trouve dans 3 états: lié aux protéines(20-30 %), complexé (5-15 %), et ionisé(55-70 %). Le magnésium physiologiquement actif est le magnésium ionisé, non mesuré en routine. Il existe une faible corrélation entre le magnésium total et ionisé.
Le rein est essentiel pour réguler le magnésium. Aux stades précoces de la maladie rénale chronique (MRC), des mécanismes de compensation permettent de maintenir des concentrations de magnésium normales. Aux stades avancés de la MRC, ces mécanismes deviennent inadéquats et la fraction de magnésium excrétée augmente. Malgré tout, les patients atteints de MRC présentent généralement des concentrations de magnésium normales, voire basses.
Les mécanismes par lesquels l’hypo/hypermagnésémie provoque une augmentation de la morbidité et de la mortalité ne sont pas totalement élucidés. Bien que le lien entre les concentrations de magnésium total anormales et évènements cardiovasculaires ait été démontré, les concentrations de magnésium ionisé n’ont été que peu étudiées.
Notre hypothèse est que l’hypo/hypermagnésémie totale et/ou ionisée est associée aux évènements cardiovasculaires dans la cohorte CKD-REIN. Dans la cohorte CKD-REIN, nous analyserons si les concentrations sanguines de magnésium total et ionisé sont un facteur de risque de survenue d’évènements cardiovasculaires.
La Fondation du Rein finance des travaux de recherche translationnelle, sous le nom de Prix Jeune Chercheur, pour un montant total annuel de 60.000 €, soit de 30.000 € par lauréat, en collaboration avec la Société Francophone de Néphrologie, Dialyse et Transplantation. Ce prix, devenu en 2019 “Prix Jeune Chercheur Gabriel Richet”, est destiné à soutenir des jeunes chercheurs âgés de moins de 35 ans à la date de clôture de l’appel à projets, permet de promouvoir des projets scientifiques d’interface entre recherche fondamentale, épidémiologique, technologique et clinique. Il a bénéficié en 2019 d’un don généreux de l’Association de Lutte contre l’Insuffisance Rénale Chronique et pour la Promotion du Don d’Organes en Corse (AIRCDOC), dont le président est Monsieur René Sialleli.
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Lauréats des prix et subventions de recherche 2020
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Les prix et subventions de recherche de la Fondation du Rein pour l’année 2020 n’ont pas pu être remis en public lors du Gala annuel de la Fondation du Rein en raison de la crise sanitaire. Ils ont néanmoins été remis aux lauréats pour qu’ils puissent effectuer leurs travaux. La Fondation du Rein leur adresse toutes ses félicitations.
Ce prix de recherche en transplantation rénale d’un montant de 30 000 € est alloué par la Fondation du Rein. Il bénéficie en 2020 de d’un don généreux de José et Mark Soubiran, à travers l’IRSP (Institut Supérieur de Rééducation Psychomotrice). L’association Trans-Forme est partenaire de ce prix depuis 2013.
Le lauréat du Prix « Don de Soi – Don de Vie » 2020 est :
Pr Gilles BLANCHO (Institut de transplantation urologie-néphrologie) et IHU CESTI (Centre européen des sciences de la transplantation et de l’immunologie, Néphrologie-Transplantation, CHU de Nantes) : “Utilisation d’une technologie très innovante pour décrire à l’échelle de la cellule les mécanismes du rejet de greffe rénale secondaire aux lymphocytes T”
La transplantation rénale est le traitement de référence de l’insuffisance terminale. A ce jour la demi-vie des greffons demeure insuffisante avec pour conséquence des retours en dialyse et une pénurie d’organe. Le progrès passe nécessairement par une meilleure compréhension des mécanismes du rejet, à commencer par le rejet dit cellulaire, le premier obstacle qui survient lors de la transplantation du rein d’un donneur à un receveur.
Une technologie nommée le « single cell RNAseq » qui permet de connaitre l’ensemble des gènes exprimés par chaque cellule d’un tissu (ce qui renseigne à la fois sur son identité et son activité) est en train de révolutionner la compréhension de la physiologie et des maladies dans tous les domaines. Notre projet est d’utiliser cette approche à la fois sur le sang et bien sur la biopsie rénale de patients ayant un rejet cellulaire afin de décrire cette entité à une échelle jamais approchée jusqu’à présent. Cette nouvelle « cartographie » du rejet ouvrirait la voie à des hypothèses pour expliquer les problématiques cliniques auxquelles nous sommes confrontées et donc à de nouvelles pistes visant à développer des biomarqueurs non invasif (diagnostic, pronostic, prédictif de la réponse aux traitements…) ainsi que des thérapeutiques.
Ce prix de recherche sur la maladie rénale chronique bénéficie d’un don généreux de la famille du Pr Michel Olmer qui nous a quittés en 2017. La Fondation du Rein tient à remercier son épouse Hélène et ses trois filles, Nathalie, Agnès et Béatrice, qui ont offert le capital de deux associations créées par le Pr Olmer pour la création de ce prix.
Le lauréat du Prix « Michel Olmer » 2020 est :
Pr Nicolas PALLET (Centre de Recherches des Cordeliers, INSERM U1138, Service de Biochimie, Hôpital Européen Georges Pompidou, Université Paris Descartes, AP-HP, Spécialiste en médecine moléculaire, génétique et pharmacologie) : “Modulation du métabolisme énergétique dans la maladie rénale chronique”
La diminution des concentrations de nicotinamide adénine dinucléotide (NAD)+ contribue aux maladies chroniques liées au vieillissement. Notre hypothèse est qu’une réduction de la synthèse de novo du NAD+ participe à l’évolution de la maladie rénale chronique. L’objectif de ce travail est de déterminer les causes et conséquences de cette diminution au cours de la maladie rénale chronique, d’évaluer l’intérêt clinique du monitoring de cette voie, et son intérêt thérapeutique.
Ce travail consiste à montrer que le stress cellulaire réduit la biosynthèse de NAD+ en réprimant la quinolinate phosphoribosyl transférase (QPRT), une enzyme clé dans cette voie métabolique, et d’examiner son impact sur les fonctions mitochondriales.
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Lauréats des prix et subventions de recherche 2019
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Les prix et subventions de recherche de la Fondation du Rein pour l’année 2019 ont été remis le 12 mars 2019 lors du 13e Gala de la Fondation du Rein à la Salle Gaveau en présence de nombreuses personnalités.
La Fondation du Rein adresse toutes ses félicitations aux lauréats.
A l’occasion du Gala de la Fondation du Rein du 12 mars 2019, Madame Agnès Vincent-Deray a organisé avec brio la remise des prix de recherche aux lauréats des appels à projets de la Fondation du Rein 2019, accompagnée du Président de la Fondation du Rein, le Pr Christian Combe, présentant ce qu’est la recherche sur les maladies rénales, du Pr Pierre Ronco et de Monsieur Thierry Dassault, Vice-Présidents de la Fondation du Rein, et du Pr Pascal Houillier, Président du Conseil scientifique. Si vous voulez visualiser les différents prix de recherche, vous pouvez cliquer sur l’image ci-dessous.
Le prix de la Fondation du Rein a été créé en 2007 à l’occasion de la Journée Mondiale du Rein. Doté d’une somme de 20 000 €, il est destiné à récompenser un(e) candidat(e) de la Francophonie, qui contribue de façon remarquable à l’avancée des connaissances, à l’animation de la recherche et au rayonnement international de la néphrologie. Ce prix prestigieux n’est donné que tous les deux ans.
Pour le Prix de la Fondation du Rein 2019, le jury a récompensé pour la première fois deux lauréats qu’il n’a pas pu départager. Ce prix prestigieux couronne deux carrières exemplaires internationales.
Pr Pierre-Louis Tharaux (Equipe de Pathologies rénales vasculaires, PARCC – Paris-Centre de recherche Cardio-vasculaire – U970, Hôpital Européen Georges Pompidou, AP-HP) qui a découvert des mécanismes fondamentaux impliqués dans la progression de l’insuffisance rénale en particulier dans des maladies auto-immunes à l’origine d’une glomérulonéphrite.
Le Pr Pierre-Louis Tharaux est Directeur de Recherche à l’INSERM, il dirige une équipe de chercheurs et de médecins néphrologues au PARCC, le Centre de Recherche Cardiovasculaire de Paris à l’Hôpital Européen Georges Pompidou.
Néphrologue après des études à la Faculté de Médecine Paris Descartes et un Internat à Paris, Pierre-Louis Tharaux a soutenu une thèse en Biologie et Physiologie de l’Université Pierre et Marie Curie sous la direction du Pr Jean-Claude Dussaule. Il a poursuivi ses travaux sur les mécanismes de la fibrose rénale et vasculaire de l’hypertension artérielle à l’Université de Duke aux Etats-Unis et découvert un mécanisme impliqué dans le rejet de greffe.
A son retour à Paris dans l’Unité Inserm de l’hôpital Tenon dirigée par le Pr Pierre Ronco, Pierre-Louis Tharaux a publié la première preuve qu’une molécule d’origine vasculaire aggrave les lésions rénales et vasculaires causées par une maladie génétique grave du globule rouge, la drépanocytose.
Cette découverte a été reçue comme un nouveau paradigme pour la drépanocytose et suscite des essais cliniques thérapeutiques près de dix ans plus tard.
Depuis et en parallèle, l’équipe de Pierre-Louis Tharaux a travaillé à comprendre et à bloquer les mécanismes conduisant à la destruction des structures rénales indispensables à la filtration du sang en urine, les glomérules. En effet, cette destruction est à l’origine du syndrome néphrotique et trop souvent parfois d’insuffisance rénale. Ces travaux ont été couronnés de succès avec la découverte de mécanismes fondamentaux impliqués dans la progression de l’insuffisance rénale en particulier dans les maladies auto-immunes causant une inflammation des glomérules, les glomérulonéphrites.
Ces découvertes ont donné à l’équipe de Pierre-Louis Tharaux une reconnaissance internationale par la communauté scientifique ainsi que par le Conseil Européen de la Recherche (ERC) et l’Académie Nationale de Médecine.
Ses travaux les plus récents visent à développer des nouveaux traitements des formes graves des maladies glomérulaires inflammatoires.
Dr Gérard Lambeau (Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire, UMR7275 CNRS et Université Côte-d’Azur, Sophia Antipolis) qui a contribué à la découverte de d’auto-antigènes, PLA2R1 et THSD7A, cibles majeures de la glomérulonéphrite extramembraneuse chez l’adulte.
Le Dr Gérard Lambeau a contribué de façon déterminante à la découverte de deux autoantigènes, PLA2R1 et THSD7A, cibles majeurs de la glomérulonéphrite extramembraneuse (GEM) chez l’adulte, une maladie autoimmune rénale rare mais grave. Ces cibles étaient recherchées depuis plus de 50 ans.
Ces travaux ont conduit au développement rapide de nouveaux tests immunologiques permettant un meilleur diagnostic, pronostic et traitement des patients atteints de GEM. Ils permettent aussi de fournir de nouvelles bases moléculaires des causes de la maladie et de sa physiopathologie.
Ces travaux illustrent aussi comment une recherche académique peut rapidement devenir translationnelle et résoudre une question médicale au profit des patients.
La Fondation du Rein finance des travaux de recherche translationnelle, sous le nom de Prix Jeune Chercheur, pour un montant total annuel de 60.000 €, soit de 30.000 € par lauréat, en collaboration avec la Société Francophone de Néphrologie, Dialyse et Transplantation. Ce prix, devenu en 2019 “Prix Jeune Chercheur Gabriel Richet”, est destiné à soutenir des jeunes chercheurs âgés de moins de 35 ans à la date de clôture de l’appel à projets, permet de promouvoir des projets scientifiques d’interface entre recherche fondamentale, épidémiologique, technologique et clinique. Il a bénéficié en 2019 d’un don généreux de l’Association de Lutte contre l’Insuffisance Rénale Chronique et pour la Promotion du Don d’Organes en Corse (AIRCDOC), dont le président est Monsieur René Sialleli.
Les lauréats de l’année 2019 sont :
Dr Maxime Courant (Néphrologie-Transplantation Rénale-Dialyse-Aphérèses, CHU de Bordeaux et Laboratoire Immuno-Concept CNRS UMR 5164) : “Combattre les infections virales après transplantation rénale par immunothérapie cellulaire”
La transplantation rénale représente le traitement de choix pour les patients porteurs d’une insuffisance rénale chronique très sévère. Cependant, la réalisation la transplantation rénale n’est possible qu’avec l’utilisation au long cours de traitements immunosuppresseurs dans le but de la prévention des rejets.
Parmi les complications les plus fréquentes de ces traitements se trouvent les infections virales, et notamment les infections à cytomegalovirus. Ces infections opportunistes sont à l’origine d’une grande fréquence d’hospitalisations, de perte de greffon voire même, de décès des patients. Des traitements antiviraux existent, mais présentent le désavantage d’être associés à un nombre non négligeable d’évènements indésirables, et sont parfois mis en échec vis-à-vis du contrôle de l’infection.
Ce projet scientifique a pour but de développer une stratégie thérapeutique alternative et innovante à ces traitements antiviraux, en traitant les infections virales grâce aux propres cellules immunitaires du patient. Le protocole vise à extraire certaines cellules immunitaires très particulières à partir d’une prise de sang, de les multiplier au laboratoire, puis de réinjecter au malade une grande quantité de ses propres cellules afin de lutter efficacement contre ces infections virales.
Cette nouvelle stratégie permettrait d’enrichir notre arsenal thérapeutique afin de donner une alternative aux patients présentant une résistance aux thérapeutiques conventionnelles, ou présentant des effets secondaires desdits traitements.
Dr Yosu Luque (Urgences Néphrologiques et Transplantation Rénale, Hôpital Tenon, AP-HP, et Inserm UMR S1155) : “Mécanismes de survie des cellules glomérulaires au cours du lupus : approche innovante combinant transcriptomique et microdissection laser”
Les maladies glomérulaires, élément principal de filtration du rein, sont une des causes principales d’insuffisance rénale terminale ce qui représente un problème majeur de santé publique. Le podocyte est une cellule spécialisée du glomérule et la cible principale de ces pathologies. Les mécanismes de survie du podocyte face à l’agression sont encore mal élucidés ce qui rend difficile le développement de thérapies ciblées.
Notre équipe a mis en évidence récemment une nouvelle voie de signalisation protectrice du podocyte qui était classiquement décrite sur les cellules immunitaires et impliquant le récepteur γC et la protéine d’aval STAT5 qui est induite au cours des glomérulonéphrites inflammatoires.
Le but de ce projet est d’étudier les glomérulonéphrites secondaires au lupus, une maladie auto-immune grave. L’activation de la voie γC/STAT5 dans des glomérules micro-disséqués atteints par différents stades de la maladie sera analysée par des techniques innovantes de biologie moléculaire. Une collaboration avec le service d’anatomopathologie du CHU de Martinique va nous permettre d’analyser avec ces méthodes poussées la plus grande série de glomérulonéphrites lupiques décrite jusqu’à présent. Une meilleure compréhension des mécanismes impliqués dans la réponse glomérulaire à l’agression immune lupique peut permettre de développer des thérapies ciblées impliquant entre autre la voie γC/STAT5.
Ce prix, créé à l’initiative de Richard et Marie Berry, d’un montant de 30 000 €, est alloué par la Fondation du Rein. Il bénéficie en 2019 de l’apport financier du prix “Coup de Cœur du Jury des Trophées du Bien-Être”, reçu par Richard Berry des mains de Jean-Paul Belmondo, et d’un don généreux de José et Mark Soubiran, à travers l’IRSP(Institut Supérieur de Rééducation Psychomotrice). L’association Trans-Forme est partenaire de ce prix depuis 2013.
Le lauréat du Prix « Don de Soi – Don de Vie » 2019 est :
Pr Dany Anglicheau (Service de Néphrologie et transplantation Adultes, Unité INSERM U1151, Hôpital Necker, AP-HP, Paris): “Mise au point d’un test cellulaire permettant la détection d’anticorps indéterminés ciblant les petits vaisseaux du greffon rénal”
La transplantation rénale est le traitement de choix de l’insuffisance rénale chronique terminale car elle améliore la qualité et l’espérance de vie. Elle reste toutefois limitée par les réactions de rejet. Deux types de rejet aigu du greffon rénal ont été décrits : le rejet aigu cellulaire et le rejet aigu humoral (RAH). Les RAH sont généralement dus à des anticorps ciblant des protéines bien caractérisées présentes sur la surface des petits vaisseaux du greffon rénal (HLA). Certains RAH sont cependant observés en absence d’anticorps anti-HLA suggérant l’existence d’autres anticorps non anti-HLA capable de se fixer aux parois des petits vaisseaux et d’induire des lésions du greffon. Notre projet consistera à modifier le génome d’une cellule microvasculaire humaine pour en faire un test de dépistage capable d’identifier la présence d’anticorps potentiellement pathogènes et pour lesquels aucune technique fiable n’est encore disponible. Le développement et la validation clinique de ce type de test permettraient d’ajuster le traitement anti-rejet selon le risque immunologique ainsi défini et d’améliorer la prise en charge individuelle des patients transplantés.
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Lauréats des prix et subventions de recherche 2018
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Les prix et subventions de recherche de la Fondation du Rein pour l’année 2018 ont été remis le 7 mars 2018 lors du Douzième Gala de la Fondation du Rein à la Salle Gaveau en présence de nombreuses personnalités. La Fondation du Rein adresse toutes ses félicitations aux lauréats.
Si vous voulez visualiser les différents prix de recherche 2018,
vous pouvez cliquer sur ce lien ou l’image ci-dessous.
A l’occasion du Gala de la Fondation du Rein du 7 mars 2018, Agnès Vincent-Deray a organisé avec brio la remise des prix de recherche aux lauréats des appels à projets de la Fondation du Rein 2018, accompagnée du Président de la Fondation du Rein, le Pr Maurice Laville, présentant ce qu’est la recherche sur les maladies rénales, du Pr Pierre Ronco et de Monsieur Thierry Dassault, Vice-Présidents de la Fondation du Rein, et du Pr Pascal Houillier, Président du Conseil scientifique.
La Fondation du Rein finance des travaux de recherche translationnelle, sous le nom de Prix Jeune Chercheur, pour un montant total annuel de 60.000 à 120.000 €, et de 30.000 € par lauréat, en collaboration avec la Société Francophone de Néphrologie, Dialyse et Transplantation. Ce prix est destiné à soutenir des jeunes chercheurs âgés de moins de 35 ans à la date de clôture de l’appel à projets, permet de promouvoir des projets scientifiques d’interface entre recherche fondamentale, épidémiologique, technologique et clinique. Il a bénéficié en 2018 d’un don généreux de la Fondation Abalone, dont le président est Monsieur François-Xavier Moutel.
La lauréate de l’année 2018 était :
Dr Lucile Figueres (Inserm UMRS 1229, RMeS « Regenerative Medicine and Skeleton » et Service de Néphrologie et Immunologie Clinique, CHU Hôtel-Dieu, Université de Nantes) : “Détection du phosphate par le rein : mythe ou réalité ? Et si Pit-2 était un acteur clé?”
Cette subvention est destinée à soutenir des recherches précliniques dans le domaine des syndromes néphrotiques acquis. Malgré les avancées des dernières années, de nombreuses inconnues demeurent quant à la pathogénie des syndromes néphrotiques et de leurs complications métaboliques, la définition de nouvelles cibles thérapeutiques ou de marqueurs du pronostic. Cette subvention est née de la volonté en 2017 de la faire évoluer vers un programme fédératif dans ce domaine, notamment pour la création d’une banque nationale de données et de ressources biologiques de patients.
Son objectif est d’identifier les mécanismes mis en cause dans l’apparition de la maladie, de formuler un pronostic et d’identifier les traitements les plus adaptés pour le syndrome néphrotique. Son financement a été rendu possible par don généreux de la famille de Thierry Dassault. La dotation annuelle de la Fondation du Rein sera de 100 000 €.
Son lauréat est :
Pr Vincent Audard (Service de Néphrologie et Transplantation et Inserm U955, Centre de référence Syndrome néphrotique idiopathique (SNI) de l’enfant et de l’adulte, CHU Henri-Mondor, AP-HP): “Constitution d’une banque nationale de données et de ressources biologiques de patients atteints de syndrome néphrotique acquis”
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Lauréats des prix et subventions de recherche 2017
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Les prix et subventions de recherche de la Fondation du Rein pour l’année 2017 ont été remis lors du Onzième Gala de la Fondation du Rein du 8 mars 2017 à la Salle Gaveau en présence de nombreuses personnalités. La Fondation du Rein adresse toutes ses félicitations aux lauréats.
Ce prix, créé à l’initiative de Richard et Marie Berry, est destiné à soutenir des recherches dans le domaine de la transplantation rénale. Doté d’un montant de 30 000 €, il est alloué par la Fondation du Rein, en partenariat avec l’association Trans-Forme.
La lauréate du Prix « Don de Soi – Don de Vie » 2017 était :
Dr Carole Guillonneau (CR 1064 – Centre de recherche en Transplantation et Immunologie, CHU Hôtel-Dieu, Université de Nantes) : « L’interleukine-34, une nouvelle molécule inductrice de tolérance en transplantation rénale»
En transplantation, le rejet de greffe oblige les patients à subir des traitements immunosuppresseurs provoquant de nombreux effets secondaires mettant en évidence le besoin de traitements plus spécifiques. L’interleukin-34 est une cytokine que nous avons récemment décrite comme tolérogène dans un modèle de transplantation cardiaque en donneur-receveur incompatible chez le rat (Bézie, Journal of Clinical Investigation, 2015, brevet WO2016009041). Ce rôle n’avait jamais été mis en évidence avant. Nous avons pu démontrer son expression préférentielle par des cellules capables d’empêcher le rejet de greffe (les cellules régulatrices) à la fois chez le rat et l’homme. Ce projet a pour objectif d’étudier l’effet de l’IL-34 sur les cellules humaines, d’analyser l’expression d’IL-34 chez les patients transplantés rénaux et de tester l’administration d’une molécule recombinante IL-34 et son potentiel tolérogène dans un modèle de transplantation humaine. L’obtention de ces données pourrait ouvrir la voie à un nouvel essai clinique en transplantation rénale.
La Fondation du Rein finance des travaux de recherche translationnelle, sous le nom de Prix Jeune Chercheur, pour un montant annuel de 60 000 à 120 000 €, en collaboration avec la Société Francophone de Néphrologie, Dialyse et Transplantation. Ce prix est destiné à soutenir des jeunes chercheurs âgés de moins de 35 ans à la date de clôture de l’appel à projets, permet de promouvoir des projets scientifiques d’interface entre recherche fondamentale, épidémiologique, technologique et clinique.
Les lauréates de l’année 2017 sont :
Dr Olivia Lenoir (Inserm Unité 970, Centre de Recherche PARCC, Hôpital européen Georges Pompidou, AP-HP, Paris) : “Quels systèmes protègent les vaisseaux du rein dans l’hypertension artérielle maligne ?”
Les médicaments anti-angiogéniques, c’est-à-dire empêchant la croissance des nouveaux vaisseaux, sont utilisés avec succès dans le traitement des cancers. Ces traitements, à base d’inhibiteurs du VEGF (un facteur de survie des cellules endothéliales vasculaires), ont néanmoins une action délétère sur les vaisseaux sains, en particulier ceux du rein. L’hypertension artérielle (HTA) menaçante et l’atteinte rénale sévère en réponse aux traitements antiangiogéniques est imprévisible et potentiellement grave. Il existe aussi une situation où l’apparition inexpliquée d’un anti-VEGF endogène cause une atteinte rénale. Il s’agit de la pré-éclampsie qui affecte 4 à 5 % des 800 000 grossesses annuelles dans notre pays. Il existe un besoin médical de comprendre les mécanismes impliqués et la tolérance très variable des patientes à cet anti-VEGF endogène. Nous faisons l’hypothèse qu’un défaut du VEGF est d’autant délétère que d’autres systèmes protégeant les vaisseaux sont défaillants. J’ai récemment observé que l’interleukine-1 exerce un rôle protecteur pour les vaisseaux rénaux au cours de l’HTA. L‘équilibre entre le VEGF et l’interleukine-1 est génétiquement déterminé et n’a jamais été étudié en tant que tel. Ce projet a pour but de valider cette découverte et d’étudier les interactions entre les systèmes du VEGF et de l’interleukine-1 dans l’atteinte rénale.
Dr Alexandra Audemars-Verger (Inserm Unité U1016, Institut Cochin, Cnrs UMR8104, Université Paris-Descartes, Paris) : “Les lymphocytes T permettent-ils de prévoir le pronostic du purpura rhumatoïde ?”
La vascularite immunoglobuline A, autrefois appelée purpura rhumatoïde, est une maladie de l’enfant et de l’adulte qui touche les petits vaisseaux. Cette maladie est entrainée par des dépôts d’anticorps appelés immunoglobulines A. Leurs dépôts sont très fréquents dans le rein et peuvent entrainer une insuffisance rénale pouvant parfois conduire à la dialyse ou la transplantation rénale. L’identification de marqueurs biologiques permettant de prédire l’évolution rénale représente actuellement un défi majeur. Ils permettraient de repérer les patients les plus à risque avant que la maladie ne détruise leurs reins, et d’adapter ainsi aux mieux leurs traitements. Deux populations du système immunitaire ont un rôle clef dans la régulation de la fabrication des immunoglobulines : les lymphocytes T folliculaires (qui l’augmente) et régulateurs (qui la freine). Un déséquilibre de la balance entre ces deux populations pourrait avoir un rôle majeur au cours de cette maladie. Nous nous proposons d’étudier le rôle de ces deux populations afin de déterminer, d’une part, leur rôle respectif dans le développement de la maladie et d’autre part, leur valeur pronostique. A terme, ce travail pourrait permettre une meilleure prise en charge des patients et ainsi diminuer l’évolution de cette maladie vers une insuffisance rénale.
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Lauréats des prix et subventions de recherche 2016
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Les prix et subventions de recherche de la Fondation du Rein pour la période 2015-2016 ont été remis lors du Dixième Gala de la Fondation du Rein du 9 mars 2016 au Théâtre des Champs-Elysées en présence de nombreuses personnalités.
La Fondation du Rein adresse toutes ses félicitations aux lauréats.
Le prix de la Fondation du Rein a été créé en 2007 à l’occasion de la Journée Mondiale du Rein. Doté d’une somme de 20 000 €, il est destiné à récompenser un(e) candidat(e) de la Francophonie, qui contribue de façon remarquable à l’avancée des connaissances, à l’animation de la recherche et au rayonnement international de la néphrologie. Ce prix prestigieux n’est donné que tous les deux ans.
Pour le Prix de la Fondation du Rein 2015-2016, le jury a récompensé le Pr Renato Monteiro qui est à la fois le directeur du Centre de recherche sur l’inflammation (Inserm U1149 & Cnrs ERL8252) à l’hôpital Bichat, AP-HP, Paris, expert de l’ITMO « Physiopathologie, Métabolisme et Nutrition » – AVIESAN, Vice-Président du Conseil scientifique de l’UFR de Médecine Paris Diderot, Coordinateur du Laboratoire d’excellence INFLAMEX, et Membre du “Steering Comittee of International IgA Nephropathy Network”. Son sujet de prédilection est l’étude de la physiopathologie de la maladie de Berger ou néphropathie à IgA. Ce prix prestigieux couronne une carrière exemplaire internationale.
Le prix Don de Soi – Don de Vie a été créé en 2012 à l’initiative de Richard et Marie Berry. Il est destiné à soutenir des recherches dans le domaine de la transplantation rénale ; il est abondé par la Fondation du Rein et l’association Trans-Forme pour un montant de 30000 €. Cette année, il a bénéficié d’un don généreux de François et Olivier Roulin, à la mémoire de leur mère, Présidente de la Fondation Avenir qu’elle avait fondée.
La lauréate du Prix « Don de Soi – Don de Vie » 2015-2016 était :
Dr Elise Chiffoleau (Service Néphrologie-Transplantations Rénales Hôtel-Dieu et UMR-Inserm U1064, ITUN-Institut Transplantation Urologie et Néphrologie, CHU de Nantes) :« Comment une variété de globules blancs, les lymphocytes B, font tolérer le greffon rénal ? »
A l’heure actuelle la transplantation d’organe chez l’homme permet de traiter de nombreuses pathologies liées à des déficiences de fonction vitales (cœur, rein, moelle…). Mais à long terme, les risques de rejet restent encore difficiles à contrôler. En effet, le greffon ne faisant pas partie du « soi » est reconnu en tant qu’élément étranger par le système immunitaire du receveur qui va alors s’activer à le détruire.
Aujourd’hui, les recherches visent à obtenir une tolérance spécifique du donneur sans traitement immunosuppresseur qui entraîne des effets secondaires néfastes. L’avancée dans la compréhension des mécanismes immunologiques impliqués dans la tolérance à une greffe représente donc un objectif primordial en transplantation. Nous nous intéressons aux mécanismes régulateurs impliqués dans la tolérance aux allogreffes dans des modèles expérimentaux animaux, et avons identifié des lymphocytes B régulateurs capables en thérapie cellulaire d’induire la tolérance en transplantation. De façon intéressante, de tels lymphocytes B régulateurs ont également été identifiés dans le sang des patients tolérants leur greffon rénal après arrêt de tout traitement immunosuppresseur.
Notre projet vise donc à isoler, caractériser et amplifier ces lymphocytes B régulateurs pour tester leur capacité régulatrice dans des modèles pré-cliniques. D’autre part, puisque les lymphocytes B sont les cellules capables de synthétiser des anticorps d’habitude si néfastes à la greffe, nous souhaitons déterminer si les lymphocytes B régulateurs synthétisent des anticorps qui seraient protecteurs pour les greffons.
La Fondation du Rein, en collaboration avec la Société Francophone de Néphrologie, Dialyse et Transplantation, soutient des projets de recherche translationnelle dans tous les domaines de la néphrologie, y compris la dialyse et la transplantation, sous le nom de « Prix Jeune Chercheur » pour un montant de 60 000 €, afin de promouvoir des projets scientifiques d’interface entre recherche fondamentale, épidémiologique, technologique et clinique. Les porteurs de projets sont âgés de moins de 35 ans.
Les lauréats de l’année 2016 étaient :
Dr Laetitia Koppe (Inserm Unité U1060, Service de Néphrologie, Hospices civils de Lyon) : “Rôle du tissu adipeux brun au cours de la maladie rénale chronique”
La dénutrition touche fréquemment les patients insuffisants rénaux chroniques (IRC) et augmente la mortalité. Il existe deux types de tissus adipeux (TA), le TA blanc qui permet la mise en réserve des surplus caloriques et le TA brun localisé majoritairement entre les omoplates qui augmente les dépenses énergétiques en dissipant l’énergie sous forme de chaleur. Dans certaines conditions pathologiques, le TA blanc se transforme en TA brun, phénomène appelé « browning » participant à la dénutrition.
Dans un modèle de souris IRC, nous observons une augmentation de la production de chaleur et une surexpression des gènes impliqués dans la production de chaleur, à la fois au niveau du TA brun interscapulaire mais également au niveau du TA blanc intra-abdominal.
Ainsi l’objectif de notre étude est de déterminer si l’activation du TA brun et le « browning » du TA blanc sont impliqués dans la dénutrition au cours de l’IRC et quels sont les déterminants exacts. Pour cela nous: 1- confirmerons nos résultats dans des biopsies de TA chez l’homme; 2-déterminerons le rôle de l’inflammation, du système adrénergique et des toxines urémiques dans l’activation du TA brun. Cela ouvrira de nouvelles perspectives thérapeutiques pour réduire la mortalité associée à l’IRC.
Yohan Bignon (Inserm Unité U1138 et Cnrs ERL8228, Centre de Recherche des Cordeliers, Paris) : “La maladie de Dent : un stress des cellules rénales ?”
L’origine de la maladie de Dent est la présence de mutations génétiques qui, dans 60 % des cas, aboutissent à la création d’une protéine ClC-5 non-fonctionnelle. Cette protéine ClC-5 est présente majoritairement dans le tubule proximal et son dysfonctionnement pourrait conduire à un stress global des cellules.
Ce projet est donc focalisé sur l’étude du fonctionnement et de l’état de stress des cellules du tubule proximal chez des souris transgéniques exprimant un type de mutation courant de ClC-5, un modèle qui permettra à terme de développer des stratégies thérapeutiques pour la maladie.
Cette subvention de recherche dans le domaine de la maladie rénale chronique, d’un montant de 30 000 € est allouée par la Fondation du Rein et la Fédération nationale d’aide aux insuffisants rénaux (FNAIR) et la Fondation du Rein. Les projets déposées dans le cadre de l’appel d’offres de 2016 portaient sur la qualité de vie en dialyse.
La lauréate de 2016 est Aurélie Untas (Laboratoire de Psychopathologie et Processus de la Santé, EA 4057, Université Paris Descartes, Paris) : “Améliorer la prise en charge de la douleur en dialyse à travers l’étude de facteurs psychologiques”
L’hémodialyse (HD) est un traitement lourd et contraignant mais indispensable à la survie de certaines personnes. Environ 50 % des personnes traitées par HD ont des douleurs, liées à la maladie rénale, à des maladies associés (comme le diabète) mais également à la dialyse. A l’heure actuelle, les recherches sont exclusivement médicales sur le sujet. Elles ont montré que ces douleurs sont souvent sous-estimées et insuffisamment traitées. Dans d’autres maladies chroniques, les études ont souligné l’importance de certains facteurs psychologiques influençant l’apparition et le traitement de la douleur.
Les résultats de cette étude apporteront des éléments nouveaux pour améliorer la qualité et l’efficacité des prises en charge pour améliorer la qualité de vie des patients.
Cette subvention est destinée à soutenir des recherches précliniques dans le domaine des syndromes néphrotiques acquis. Malgré les avancées des dernières années, de nombreuses inconnues demeurent quant à la pathogénie des syndromes néphrotiques et de leurs complications métaboliques, la définition de nouvelles cibles thérapeutiques ou de marqueurs du pronostic. Cette subvention de recherche est dotée cette année d’un montant de 60 000 € grâce à un don de Messieurs François et Vincent Dassault à travers la Fondation Serge Dassault.
En 2016, le lauréat est :
Dr. Hanz-Kristian Lorenzo (Inserm U1197, Université Paris Sud, CHU de Bicêtre, AP-HP, Le Kremlin-Bicêtre) : “La protéine « CASK » : un outil diagnostique et thérapeutique du syndrome néphrotique”
Le Syndrome néphrotique se caractérise par la présence abondante de protéines dans les urines, conséquence d’un défaut de la filtration rénale. Parmi les différents types des syndromes néphrotiques, la forme « idiopathique » (sans origine connue) reste la plus maligne car elle est très résistante aux traitements conventionnels (corticoïdes) et même à la transplantation. Ainsi, le Syndrome Néphrotique Idiopathique (SNI) évolue rapidement vers l’insuffisance rénale terminale condamnant les patients à un traitement par dialyse ce qui entraîne une mauvaise qualité de vie.
Notre laboratoire a identifié dans le sérum sanguin de ces patients la présence anormale d’une protéine nommée « CASK ». Nous avons vérifié que cette protéine provoque d’énormes anomalies structurales dans des cellules rénales isolées. Nous avons développés un test afin de l’utiliser comme méthode diagnostique et pronostique de la maladie. De même, nous avons mis au point une souris transgénique qui sécrétera CASK dans le sérum sanguin provoquant ainsi un SNI.
Ce serait donc un modèle très utile pour tester l’efficacité des médicaments développés pour lutter contre la maladie. Dans un contexte thérapeutique, nous proposons de bloquer, avec des drogues potentiellement actives, l’action de CASK sur les cellules rénales impliquées, nommées « podocytes ».
La Fondation du Rein et l’AFMTELETHON, en collaboration avec l’Association pour l’Information et la Recherche sur les maladies rénales Génétiques (AIRG-France), soutiennent la recherche sur la thérapie cellulaire et/ou génique des maladies rénales pour un montant de 110 000 à 130 000 € par an.
La lauréate de 2015-2016 était :
Pr. Dominique Farge-Bancel (Médecine Interne, Maladies auto-immunes et Pathologie Vasculaire UH04, Hôpital Saint-Louis, AP-HP et Inserm UMRS 1160 “Alloimmunité – Autoimmunité -Transplantation”, Université Paris 7, Paris, et Centre constitutif pour la Thérapie cellulaire et maladies autoimmunes du Centre national de référence pour les vascularites nécrosantes et sclérodermies systémiques) : “Traitement du lupus érythémateux systémique, avec atteinte rénale, sévère réfractaire par injection de cellules souches mésenchymateuses allogéniques-msc dérivées de la moelle osseuse de donneurs sains”
Ce projet propose, par une étude pilote de phase I-II, d’analyser la tolérance de l’administration de Cellules Souches Mésenchymateuses allogéniques produites à partir de la moelle osseuse de donneurs sains pour traiter 20 patients atteints de lupus érythémateux disséminé sévère et réfractaire au traitement standard, avec atteinte rénale. Il s’agit d’évaluer pour la première fois en Europe :
- la faisabilité de l’administration de Cellules Souches Mésenchymateuses allogéniques pour traiter les lupus érythémateux disséminé sévères ou rapidement progressifs et réfractaires aux traitements classiques par cyclophosphamide (Endoxan®) préalable, mycophénolate mofétil (CellCept®), ou anticorps monoclonaux anti-CD20 (rituximab ou MabThera ®), seuls ou associés aux corticoïdes (capacité à obtenir un greffon allogénique dans la famille répondant aux critères de spécifications requis) ;
- la tolérance à plus de trois mois après injection, en l’absence notamment de pathologies malignes, et en tenant compte de la morbidité observée et de la survie globale des patients jusqu’à 2 ans après l’inclusion ;
- la réponse clinique observée et l’efficacité sur l’évolutivité du lupus : trois, six, neuf et douze mois après la procédure, en évaluant les scores d’activité de la maladie, la qualité de vie, les comorbidités et la dose quotidienne requise de corticoïdes ;
- l’action immunomodulatrice sur des critères biologiques de routine tous les trois mois pendant la période de suivi et par un phénotypage et une analyse de la production cytokinique spécifiques à la recherche avant le début du traitement, puis après un mois et trois mois.
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Lauréats des prix et subventions de recherche 2015
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Les prix et subventions de recherche de la Fondation du Rein pour la période 2014-2015 ont été remis lors du Gala de la Fondation du Rein du 26 mars 2015 salle Gaveau en présence de nombreuses personnalités. La Fondation du Rein adresse toutes ses félicitations aux lauréats.
Pour le Prix de la Fondation du Rein 2013-2014, le jury a récompensé le Dr Geneviève Nguyen qui travaille à la fois dans l’unité INSERM 1050 et dans l’unité 7241 du CNRS au Collège de France (Paris). Elle a découvert le récepteur de la (pro)rénine qui joue un rôle prépondérant dans l’insuffisance rénale chronique et l’hypertension artérielle. Ce prix prestigieux couronne une carrière exemplaire.
Laissons le Dr Geneviève Nguyen expliquer elle-même ses travaux :
« L’insuffisance rénale chronique et l’hypertension artérielle sont deux maladies étroitement liées. En effet, l’hypertension artérielle non traitée endommage les reins, provoquant une rétention de sel et d’eau qui elle même entrainera une aggravation de l’hypertension, entretenant ainsi un cercle vicieux. La pression artérielle dépend du volume sanguin contenu dans les vaisseaux et du tonus vasculaire. Ces deux paramètres sont étroitement contrôlés par le système rénine-angiotensine qui a une action directe sur le tonus vasculaire et sur le volume sanguin en contrôlant l’élimination journalière d’eau et de sel par le rein.
J’ai découvert une nouvelle protéine du système rénine-angiotensine appelée Récepteur de la (Pro)Rénine qui amplifie l’activité du système rénine-angiotensine. Ce récepteur est particulièrement abondant dans le rein et sa synthèse augmente en conditions pathologiques. Il pourrait représenter une nouvelle cible thérapeutique. Nos travaux actuels ont pour but de disséquer les mécanismes moléculaires d’action de ce récepteur, en utilisant des souris génétiquement modifiées et des cellules de peau de patients porteurs d’une mutation sur le gène de ce récepteur, reprogrammées en cellules pluripotentes induites et qui pourront être redifférenciées en cellules rénales. »
Les lauréats du Prix Don de Soi – Don de Vie 2014 étaient :
Yann Le Meur (Service Néphrologie-Transplantations Rénales – Hôpital La Cavale Blanche et EA 2216 “Immunologie et Pathologie” Institut de Synergie des Sciences et de la Santé CHRU Brest) : « Anomalies fonctionnelles des lymphocytes B dans le rejet chronique de greffe rénale»
Après une transplantation rénale, des anticorps dirigés contre le greffon peuvent être détectés dans le sang du receveur. Le phénomène, qui touche 5 à 7 % des transplantés rénaux, peut rester sans conséquence ou évoluer vers un rejet humoral chronique pouvant conduire à la perte du greffon.
Le but de cette recherche est de mieux comprendre pourquoi certains patients et pas d’autres produisent ces anticorps. Nous étudierons également les mécanismes qui peuvent conduire au rejet humoral chronique. Enfin, nous pourrons mieux comprendre, comment prévenir et traiter ces rejets humoraux chroniques.
L’étude est une étude de cohorte en soins courants et comparera deux groupes de patients : l’un composé de patients, transplantés rénaux, présentant des anticorps contre le greffon, et l’autre, des patients transplantés témoins stables.
Pour répondre à la question posée par l’étude, il est prévu d’inclure 75 patients symptomatiques et 25 patients stables, dans 13 centres de transplantation rénale en France. La recherche durera trois ans et la participation d’un patient sera de un an.
Les analyses sanguines seront faites à l’inclusion et caractériseront les molécules de surfaces (phénotype) et la capacité fonctionnelle des lymphocytes B en comparant des patients stables et ceux ayant développé des anticorps dirigés contre le greffon.
Jérôme Tourret (Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP-HP et Université Pierre et Marie Curie UMR 722 : « Écologie et évolution des microorganismes », Paris) : « Prédiction du risque d’infection urinaire chez les patients greffés d’un rein afin d’améliorer la survie du transplant»
Les infections urinaires affectent la majorité des patients transplantés d’un rein dès la première année après la greffe. Ces infections sont à tort considérées comme bénignes. En effet, certaines laissent des cicatrices rénales responsables d’une perte de la moitié de la fonction du greffon à moyen terme.
Escherichia coli (E. coli) est la principale bactérie responsable d’infections urinaires. Avant d’envahir les voies urinaires, elle doit s’implanter dans le tube digestif.
Ce projet de recherche propose donc de prédire le risque de survenue d’une infection urinaire en comparant les populations d’E. coli présentent dans les selles des patients avant la transplantation, au cours d’une infection urinaire (le cas échéant) et 6 mois après la transplantation rénale.
Lutter contre les infections urinaires, c’est lutter pour la survie des greffons. Aujourd’hui la recherche se concentre sur le rejet et la toxicité de certains médicaments et pas sur un problème encore plus fréquent : 15 % de rejets en moyenne en France la première année, contre 70 % d’infections urinaires dans le même temps. Si l’on arrive à prédire le risque d’infection urinaire on pourra alors envisager de nouvelles stratégies de prévention. Cela permettra de diminuer les hospitalisations, la prescription d’antibiotique et d’améliorer la survie des greffons rénaux.
La Fondation du Rein, en collaboration avec la Société de Néphrologie et la Société Francophone de Dialyse, soutient des projets de recherche translationnelle dans tous les domaines de la néphrologie, y compris la dialyse et la transplantation, sous le nom de « Prix Jeune Chercheur » pour un montant de 60 000 à 120 000 €, afin de promouvoir des projets scientifiques d’interface entre recherche fondamentale, épidémiologique, technologique et clinique. Les porteurs de projets sont âgés de moins de 35 ans.
Dr Alice Koenig (Inserm Unité CIRI U1111, Service de Transplantation rénale, Hospices civils de Lyon) : “Lutter contre la pénurie d’organe en prolongeant la durée de vie des greffons rénaux”
La transplantation rénale consiste à remplacer un rein non fonctionnel par un greffon rénal sain provenant d’un donneur de même espèce, mais génétiquement différent. Le principal risque après transplantation est le rejet de greffe, qui résulte de la capacité du système immunitaire du receveur de discriminer comme organe étranger l’organe transplanté. Ceci induit la génération d’effecteurs cellulaires et d’anticorps contre le greffon.
Les traitements immunosuppresseurs sont efficaces pour prévenir les rejets cellulaires, mais ont peu d’impact sur les rejets liés aux anticorps qui sont devenus la principale cause de perte des greffons. Il apparaît donc nécessaire de mieux comprendre comment ces anticorps sont générés, afin de prévenir leur apparition.
Nous chercherons donc à développer un test clinique permettant de prédire l’apparition d’anticorps chez les transplantés rénaux. Nous utiliserons un modèle expérimental chez la souris pour définir l’impact des différents traitements immunosuppresseurs sur la génération de ces anticorps, afin d’optimiser le traitement des patients à risque. En prévenant l’apparition des anticorps dirigés contre le greffon,nous espérons pouvoir retarder le développement des lésions de rejets liés aux anticorps et ainsi prolonger la durée de vie des greffons rénaux.
Dr Sarah Bruneau (Inserm UMR S-1064, Centre de Recherche en Transplantation et Immunologie, Université de Nantes): “Identification de marqueurs biologiques et de nouvelles cibles thérapeutiques pour les Vascularites à ANCA : Les micro-ARNs”
Les vascularites à ANCA (VAA) sont des maladies vasculaires auto-immunes très graves, qui affectent principalement les poumons et les reins. Il n’existe pas à ce jour de traitement spécifique pour les VAA et 25 % des malades présentant une atteinte rénale évoluent vers l’insuffisance rénale terminale, nécessitant la dialyse et la transplantation rénale.
L’identification de cibles thérapeutiques et de marqueurs biologiques permettant un meilleur suivi des malades représente donc aujourd’hui un enjeu clinique majeur afin d’améliorer leur prise en charge. Les micro-ARN (miARN) sont de petites molécules qui régulent l’expression de plus de 60 % des gènes dans le corps humain.
Depuis leur découverte en 1993, de nombreux travaux ont mis en évidence leur extrême importance dans la plupart des processus biologiques, et leur implication dans de nombreuses pathologies. C’est pourquoi ils émergent aujourd’hui comme de nouvelles cibles thérapeutiques prometteuses. Dans ce projet, nous proposons donc d’identifier des miARNs dérégulés au cours des VAA et de déterminer leur rôle dans le développement de la maladie. A terme, ce travail devrait ouvrir la voie pour l’introduction de nouvelles stratégies thérapeutiques pour ces maladies.
Dr Emmanuel Estève (Inserm UMR S1155, Néphrologie et dialyse, Hôpital Tenon, AP-HP, UPMC, Paris) : “Quantum Rattle, apport des nanotechnologies au traitement des maladies rénales auto-immunes”
Les applications médicales des nanotechnolologies promettent d’améliorer la prise en charge des patients tant sur le plan diagnostique que thérapeutique. Le laboratoire du Pr C. Sanchez a développé un nouveau nanomatériau appelé « Quantum Rattle » (QR).
Nous allons caractériser la toxicité des QR in vivo chez le rat en portantune attention particulière à la toxicité rénale. Dans un deuxième temps, nous travaillerons sur les applications potentielles de ce nouveau nanomatériau en Néphrologie. Nous comptons recourir ces billes d’anticorps d’adressage spécifique et nous en servir pour créer des vecteurs permettant de cibler spécifiquement les cellules malades.
La Fondation du Rein et l’AFMTELETHON, en collaboration avec l’Association pour l’Information et la Recherche sur les maladies rénales Génétiques (AIRG-France), soutiennent la recherche sur la thérapie cellulaire et/ou génique des maladies rénales pour un montant de 110 000 à 130 000 € par an.
La lauréate de 2014 est le Pr. Dominique Farge-Bancel (Médecine Interne et Pathologie Vasculaire UH04, Hôpital Saint-Louis, AP-HP et Inserm UMRS 1160 “Alloimmunité – Autoimmunité -Transplantation”, Université Paris 7, Paris, et Centre constitutif pour la Thérapie cellulaire et maladies autoimmunes du Centre national de référence pour les vascularites nécrosantes et sclérodermies systémiques) :
“Traitement du lupus érythémateux systémique, avec atteinte rénale, sévère réfractaire par injection de cellules souches mésenchymateuses allogéniques-msc dérivées de la moelle osseuse de donneurs sains”
Ce projet propose, par une étude pilote de phase I-II, d’analyser la tolérance de l’administration de Cellules Souches Mésenchymateuses allogéniques produites à partir de la moelle osseuse de donneurs sains pour traiter 20 patients atteints de lupus érythémateux disséminé sévère et réfractaire au traitement standard, avec atteinte rénale.
Cette subvention de recherche dans le domaine de la maladie rénale chronique, d’un montant de 30 000 € est allouée par la Fondation du Rein et la Fédération nationale d’aide aux insuffisants rénaux (FNAIR). Les projets concernent tous les aspects de la maladie rénale chronique, incluant l’insuffisance rénale terminale traitée par dialyse, et, en particulier, l’épidémiologie, la physio-pathologie de la maladie et/ou de ses complications et/ou de sa progression, les approches thérapeutiques précliniques et cliniques, la qualité de vie.
Le lauréat de 2014 est le Dr. Nicolas Pallet (Inserm U1147, Médecine personnalisée, pharmaco-génomique, optimisation thérapeutique, Centre Universitaire des Saints-Pères, Paris) : “Caractérisation des fonctions biologiques de l’angiogénine, une protéine produite par le rein au cours des maladies rénales”
La viabilité des cellules rénales est en permanence menacée par de nombreux stress (toxiques, immunologiques ou ischémiques). La mort cellulaire joue un rôle capital dans la dégradation du tissu rénal (fibrose, inflammation, atrophie tubulaire) et la perte de fonction. Lors de ces stress, les cellules activent des réponses biologiques qui les aident à s’adapter, et retardent éventuellement la mort cellulaire. Une des réponses à ces stress, la Unfolded Protein Response, qui est activée en réponse à un phénomène appelé stress du reticulum endoplasmique.
Dans un travail précédent, nous avons identifié une protéine, l’angiogénine, secrétée par les cellules épithéliales rénales humaines, et spécifiquement lors de cette Unfolded Protein Response.
Cette subvention est destinée à soutenir des recherches précliniques dans le domaine des syndromes néphrotiques acquis. Malgré les avancées des dernières années, de nombreuses inconnues demeurent quant à la pathogénie des syndromes néphrotiques et de leurs complications métaboliques, la définition de nouvelles cibles thérapeutiques ou de marqueurs du pronostic. Cette subvention de recherche est dotée par la Fondation du Rein d’un montant de 150 000€ grâce à un don de Monsieur Vincent Dassault à travers la Fondation Serge Dassault. Quatre lauréats ont été primés en 2015.
En 2015, les lauréats etaient :
Dr. Alain Doucet (Inserm UMR_S1138, Cnrs ERL 8228, Université Pierre et Marie Curie, Paris) : “Identification des acteurs moléculaires responsables de la rétention de sel et la formation d’œdèmes au cours du syndrome néphrotique”
Le syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes est une maladie rénale à l’origine d’une fuite massive de protéines dans les urines. La physiopathologie de cette maladie qui associe des perturbations immunologiques et rénales semble liée à l’existence d’un facteur circulant qui n’a pas encore été identifié.
Dans ce projet, nous souhaitons clarifier le rôle des lymphocytes T et des lymphocytes B dans la pathogénie de la maladie par l’étude d’une large série de patients dont les caractéristiques cliniques ont été bien étudiées et pour lesquels des prélèvements sanguins ont été réalisés lors de la rechute puis régulièrement suivis en période rémission.
Nous souhaitons également étudier les patients qui récidivent le syndrome néphrotique après transplantation rénale afin de comprendre le ou les mécanismes de cette rechute. Nous utiliserons une approche par protéomique différentielle pour identifier les facteurs sécrétés par les lymphocytes et capables d’entraîner une protéinurie importante dans des modèles animaux.
Nous espérons que ce travail contribuera à une meilleure connaissance de la maladie et permettra d’envisager un meilleur dépistage notamment chez les patients dialysés en attente de greffe, avec des perspectives thérapeutiques futures.
Dr. Shao-Yu Zhang (Inserm U955, Université Paris-Créteil) : “Mécanismes moléculaires du syndrome néphrotique acquis”
Le syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes est une maladie rénale à l’origine d’une fuite massive de protéines dans les urines. La physiopathologie de cette maladie qui associe des perturbations immunologiques et rénales semble liée à l’existence d’un facteur circulant qui n’a pas encore été identifié.
Dans ce projet, nous souhaitons clarifier le rôle des lymphocytes T et des lymphocytes B dans la pathogénie de la maladie par l’étude d’une large série de patients dont les caractéristiques cliniques ont été bien étudiées et pour lesquels des prélèvements sanguins ont été réalisés lors de la rechute puis régulièrement suivis en période rémission.
Nous souhaitons également étudier les patients qui récidivent le syndrome néphrotique après transplantation rénale afin de comprendre le ou les mécanismes de cette rechute.
Nous utiliserons une approche par protéomique différentielle pour identifier les facteurs sécrétés par les lymphocytes et capables d’entraîner une protéinurie importante dans des modèles animaux.
Nous espérons que ce travail contribuera à une meilleure connaissance de la maladie et permettra d’envisager un meilleur dépistage notamment chez les patients dialysés en attente de greffe, avec des perspectives thérapeutiques futures.
Dr. Laurent Mesnard (Inserm UMR S1155, Urgences néphrologiques et transplantations rénales, Hôpital Tenon, AP-HP, Université Pierre et Marie Curie, Paris) : “Etude d’anomalies génétiques acquises pouvant être responsables de syndromes néphrotiques”
Notre projet a pour objectif la confirmation et la recherche d’anomalies de l’ADN trouvées dans le sang des patients présentant un syndrome néphrotique récidivant sur le greffon rénal. Ces anomalies absentes de l’ADN des parents, sont frustes et difficiles à détecter.
En effet, elles ne touchent qu’une partie de l’ADN du sang, et ne sont détectables que par les méthodes encore couteuses de séquençage de dernière génération. Ces « mutations », appelons les ainsi, n’ont pour l’instant été trouvées que chez quelques malades.Grâce à la Fondation du Rein, ces anomalies de l’ADN vont pouvoir être recherchées systématiquement dans en ensemble plus vaste de patients francophones, tous atteints de syndrome néphrotique sévère ; sévère car les ayant conduit à la greffe de rein et aussi récidivant après celle-ci. L’analyse du rôle de ces anomalies de l’ADN non héréditaires pourrait déboucher sur de nouveaux traitements du syndrome néphrotique.
Pr. Renato Monteiro (Inserm UMR 1149, Université Paris Diderot) : “Rôle des chaines légères libres d’immunoglobulines dans le syndrome néphrotique idiopathique”
Le syndrome néphrotique idiopathique (SNI) de l’enfant, est caractérisé par une perte massive des protéines dans les urines. Le SNI, dont l’expression clinique est exclusivement rénale, est en fait une maladie immunitaire dans laquelle le rein est probablement la cible fonctionnelle d’un facteur soluble circulant encore jamais identifié malgré de très nombreuses tentatives. Nos résultats préliminaires suggèrent que des fragments d’anticorps pourraient être le facteur soluble circulant qui entraîne la dysfonction rénale. Pour ce projet, les enfants sont enrôlés rétrospectivement dans une étude ancillaire de la cohorte NEPHROVIR.
Notre but est de caractériser le rôle de ces fragments d’anticorps impliqués dans la pathogénèse de la maladie en étudiant les lymphocytes B producteurs d’anticorps chez les patients SNI comparés à des contrôles, et en utilisant des culture de cellules rénales humaines, ainsi que le sérum de patients et de contrôles. Il faudra ainsi mettre en évidence quels récepteurs et quels mécanismes sont ciblés par ces facteurs. Ce projet apportera de nouvelles informations sur les mécanismes menant à l’altération de la barrière de filtration rénale et pourrait ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques dans le SNI.