COVID-19, complications rénales  et maladies rénales pré-existantes

L’atteinte rénale est une complication fréquente chez les patients hospitalisés en unité de soins intensifs pour un syndrome de détresse respiratoire aiguë dû à la COVID-19. Plusieurs mécanismes physiopathologiques sont impliqués, parmi lesquelles une hypoperfusion rénale liée à la ventilation mécanique et à l’orage cytokinique, ou encore à une toxicité directe du virus Sars-CoV-2 sur les cellules du rein.

Le recours à la dialyse est de l’ordre de 20 % chez ces patients de réanimation. Elle est rendue difficile par leur état d’hypercoagulabilité, à l’origine de thromboses précoces du filtre de dialyse.

Par ailleurs, les patients souffrant d’une maladie rénale chronique sont davantage susceptibles que d’autres de développer une forme grave de la maladie, surtout lorsqu’ils reçoivent un traitement immunosuppresseur (ex.: greffés) ou qu’ils sont dialysés. Ainsi, le taux d’infection au SARS-CoV-2 a été de 3,3 % dans la population française des patients dialysés, soit treize fois plus important que celui de la population française en générale.

Compte tenu de leur pathologie, 3 doses de vaccin anti-COVID-19 sont indispensables chez les patients souffrant d’une maladie rénale. Au fur et à mesure de l’apparition de nouveaux variants, plusieurs rappels de vaccin, adapté aux mutations du virus, sont devenues nécessaires.

Vaccination anti-SARS-CoV-2 et maladies rénales pré-existantes

Les patients souffrant d’une maladie rénale chronique sont davantage susceptibles que d’autres de développer une forme grave de COVID-19, surtout lorsqu’ils reçoivent un traitement immunosuppresseur (ex.: greffés) ou qu’ils sont dialysés.

Ces patients sont prioritaires et peuvent accéder aux centres de vaccination, sur rendez-vous. La prise de rendez-vous est possible sur le site Doctolib ou le site Internet sante.fr.

La vaccination reste possible par les services de néphrologie – transplantation, en fonction des organisations en place. En pratique, la plupart des patients dialysés ont été vaccinés dans leur centre de dialyse, où l’organisation était plus simple.

La vaccination contre la COVID-19 peut s’effectuée partir d’un vaccin à ARN messager, Comirnaty® à ARNm – BNT162b2 – développé par les firmes BioNTech et Pfizer, ou le Vaccin Moderna COVID-19 mRNA (nucleoside modified) du laboratoire Moderna. Ces deux vaccins montrent une efficacité élevée avec un taux d’immunisation supérieur à 90 % après 2 doses injectées à 3 semaines d’intervalle sur des populations de patients volontaires sains, mais nécessitent 3 injections chez les patients immunodéprimés, notamment chez les transplantés rénaux, et les patients dialysés. Les principaux effets secondaires notés sont des douleurs au point d’injection, une fatigue et des céphalées, correspondant à des évènements bénins couramment observés après toute vaccination. 

Pour les patients souffrant d’une maladie rénale chronique, qui ont plus de 55 ans en raison des très faibles risques de thromboses vasculaires chez les patients plus jeunes, il existe également en France un vaccin (AZD1222), plus classique, utilisant la technique du vecteur viral, du laboratoire AstraZeneca. Ce procédé n’injecte pas l’agent infectieux de la maladie, en l’occurrence le SARS-CoV-2, sous forme vivante ou inactive, mais un vecteur inoffensif contenant un ou plusieurs gènes de l’agent infectieux codant les antigènes capables d’être reconnus par le système immunitaire. Le Covid-19 Vaccine AstraZeneca® utilise un adénovirus responsable de rhumes chez le chimpanzé, modifié de façon à contenir le matériel génétique codant pour la protéine de pointe dite protéine “spike” (protéine S) du virus SARS-CoV-2, mais ne se réplique pas chez l’homme. La vaccination peut s’accompagner de syndromes grippaux (fièvre élevée, courbatures ou céphalées). 

La Société Francophone de Transplantation a réalisé un flyer à l’attention des patients greffés expliquant cette vaccination contre la COVID-19 qui répond parfaitement à leurs interrogations.

Traitement par anticorps monoclonaux des formes précoces de COVID-19

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) permet l’utilisation en accès précoce de deux bithérapies d’anticorps monoclonaux dans un cadre sécurisé pour traiter les patients adultes à risque de forme grave de la COVID-19 dès l’apparition des symptômes. 

Deux autorisations temporaires d’utilisation de cohorte (ATUc) ont été données pour les bithérapies casirivimab/imdevimab du laboratoire Roche et bamlanivimab/etesevimab) du laboratoire Lilly France par l’ANSM. Ces bithérapies peuvent être utilisées chez les personnes à risque élevé de développer une forme grave de la COVID-19, en raison d’une immunodépression liée à une pathologie ou des traitements, d’un âge avancé ou de la présence de comorbidités.

Ces anticorps monoclonaux sont conçus pour cibler spécifiquement la protéine S située à la surface du SARS-CoV-2, neutralisant ainsi la capacité du virus à se fixer et à pénétrer dans les cellules humaines. Des données préliminaires issues des études cliniques suggèrent un intérêt de ces traitements dans la prise en charge des personnes à haut risque d’évolution vers une forme grave de la COVID-19, quand ils sont administrés au tout début de la maladie.

Les conditions de mise à disposition en France de ces anticorps monoclonaux ont été élaborées en lien avec l’Agence Nationale de Recherches sur le Sida et les Maladies Infectieuses Émergentes (ANRS-MIE) et les Centres Nationaux de Référence (CNR) des virus respiratoires. Ces conditions pourront être réévaluées sur la base de nouvelles données d’efficacité et de sécurité. 

Un suivi de pharmacovigilance a été mis en place pour assurer une surveillance continue des effets indésirables rapportés avec ces anticorps monoclonaux.

A ce jour, aucun anticorps monoclonal ne dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) en Europe pour le traitement de la maladie COVID-19. Ces anticorps monoclonaux font l’objet d’un accès précoce au niveau international. Une procédure d’évaluation continue  (“rolling review”) d’une demande d’AMM pour ces deux associations d’anticorps monoclonaux est en cours à l’Agence européenne des médicaments (EMA). Dans l’attente, les bithérapies casirivimab/ imdevimab  et bamlanivimab/etesevimab ont récemment fait l’objet d’un avis favorable de l’EMA pour une utilisation précoce de ces traitements chez les patients les plus fragiles.

Vous trouverez ci-dessous un document d’information à destination des patients élaboré par le ministère des Solidarités et de la Santé qui explique les conditions d’éligibilité aux bithérapies d’anticorps monoclonaux. Vous pouvez le télécharger en cliquant sur l’image ci-dessous.